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Quand Marchica prend des airs de Maldives


Par : Ali KHARROUBI
www.leconomiste.com/

Dotée d’importants moyens, la station balnéaire offre une infrastructure pour un tourisme haut de gamme
Palaces, hydroport, académie golfique... et un paysage à couper le souffle
Complexes résidentiels livrés, infrastructure renouvelée, sans oublier la dimension écologique


Il y a onze ans jour pour jour (7 juillet 2009) SM le Roi Mohammed VI initiait une vision de développement propre à Nador. Elle allait transformer une province marginalisée en locomotive de croissance pour tout l’Oriental. Tout a démarré avec l’aménagement de la cité d’Atalayoun comme fondement d’une politique écotouristique d’envergure, scindée en 7 cités thématiques urbanistiques.

Ainsi la deuxième grande lagune du pourtour méditerranéen (2.000 hectares) allait connaître un sort fulgurant en assurant un renouvellement permanent de ses eaux et en projetant les bases d’une nouvelle approche de croissance économique et de bien-être.

Onze ans après, L’Economiste s’est rendu sur place pour constater le degré d’avancement et de réalisation des travaux programmés dans le cadre du premier septennat (2012/2019). Le projet devait être accompli en plusieurs tranches. Actuellement, certains hôtels, résidences touristiques, golfs, marinas, ports de pêche, de plaisance et terrains de sport, espaces verts et de loisirs sont déjà opérationnels.

Pour gérer la conception du projet ainsi que les travaux, l’Agence pour l’aménagement du site de la lagune de Marchica, a été créée à cet effet en août 2010. Sa mission première, le remembrement du foncier, la réalisation des infrastructures de base, le développement immobilier et la maîtrise d’ouvrages sociaux, sur une zone d’intervention de 7.500 ha.

Quatorze actions ont été ciblées: aménagement des alentours de la lagune avec abris pour les pêcheurs, dépollution de la lagune, transformation des bassins de lagunage en parc ornithologique, renforcement de la fluidité de la circulation par des voies de contournement de Bouarg, Nador, Taouima, mise à niveau des hameaux, résolution du problème du déficit d’accessibilité au quartier Tirekaa, avec facilitation du trafic pour le port de Bni Nsar, restructuration des quartiers limitrophes, aménagement et requalification des corniches avec ouverture de nouvelles zones d’habitation, protection contre les inondations, et mise en place d’infrastructures et d’équipements portuaires. Un programme titanesque pour hisser Nador au rang des villes lumières, comme l’avait souhaité feu Mohammed V lors de sa visite à Nador, en juillet 1956.

Le noyau attractif de cette lagune se trouve à Atalayoun, une cité érigée en espace de villégiature écologique avec un port de plaisance, unités hôtelières et une académie de golf dotée d’un studio d’amélioration des techniques golfiques. S’y ajoutent les résidences de l’Académie, qui constituent le premier projet résidentiel haut standing de 145 appartements dont 60 résidences touristiques et 85 unités destinées à la vente. 90% de ces résidences sont déjà commercialisées.

Le premier palace de la province opérationnel

Depuis début 2019, plusieurs projets ont été achevés et certains en cours de l’être. C’est le cas du premier palace de la province, le Marchica Lagoon Resort (MLR) qui se prépare à accueillir ses premiers clients après le confinement (voir page photos). Les dernières retouches se rapportant au respect des différentes mesures de distanciation sont déjà mises en place et tout le personnel est fin prêt pour le redémarrage de l’activité.

Étalé sur une superficie totale de 3,75 hectares, ce premier palace de la région offre une architecture balnéo-chic, sobre et raffinée aux lignes épurées avec une décoration contemporaine. Le MLR dispose de 93 chambres et deux restaurants, ainsi que deux bars, dont un bar lounge, sous le toit de l’ancien phare de la lagune datant du XIXe siècle.

Propriété à parts égales de l’ONCF (50%) et de l’Agence Marchica (50%), le Marchica Lagoon Resort est géré par la Mamounia, afin d’en assurer la gestion. Le palace est en mesure de recevoir les hydravions vu qu’il dispose d’un hydroport avec quai adapté pour une offre similaire, comme celles des Maldives.

Il est également prévu de construire d’autres hôtels de 1 à 5 étoiles pour répondre aux attentes de tous les budgets, promouvoir l’écotourisme et accompagner la relance socioéconomique.

Les travaux de mobilité en phase finale

«Pour décongestionner la province qui disposait d’un réseau de mobilité urbaine et périphérique des plus archaïques, il fallait tout remettre à plat», explique Abbas El Kadi, responsable de la gestion du site Marchica. Les actions, en cours, sont pilotées par l’Agence Marchica alors que d’autres sont conçues dans le cadre de partenariat avec d’autres institutions et ministères

. Le but est d’assurer à la ville de Nador plusieurs entrées routières et soulager la pression sur le centre-ville. Il faut savoir que la ville passe de 180.000 habitants le long de l’année à plus d’un million et demi en période estivale. Ce qui nécessite la réalisation de différents travaux de mobilité urbaine et la multiplication des itinéraires interurbains et entrées et voies de contournement pour éviter le blocage total de la ville. Parmi les priorités, reconstruire la double voie reliant Nador à Bni Nsar (9 km) et lancer la première partie de la rocade nord de la ville reliant Taouima à la sortie de Nador-Nord sur 6 kilomètres.

Plus de 250 millions de DH ont été débloqués pour la réalisation de ces deux axes de contournement. S’y ajoute une deuxième voie de contournement reliant Bni Nsar et le port de Nador West Med à la rocade méditerranéenne (en cours de réalisation) sur 16 km pour décongestionner totalement Nador et relier le nouveau port de Nador à l’autoroute qui sera lancée incessamment. Cette infrastructure est en cours de terrassement et engage plusieurs intervenants.

La contribution de Marchica Med est à hauteur de 45 millions de DH (contribution à la réalisation, acquittement des expropriations des terrains et de l’étude technique). Ce qui représente le ¼ du budget total pour la réalisation de cette double voie. La contribution des autres partenaires: l’Equipement 80 millions de DH, le Conseil régional de l’Oriental 40 millions de DH, la DGCL 31 millions de DH, 30 millions de DH comme contribution de l’Agence nationale des ports et 25 millions de DH de l’Agence de l’Oriental. «Les travaux devraient durer 24 mois», confie à L’Economiste, Sami Bouhmidi, directeur de développement à Marchica Med.

Reste le dédoublement d’une partie de la rocade méditerranéenne entre Taouima et Arekmane sur une vingtaine de km. Les travaux sont programmés pour début 2021 et engageront l’Agence de la Marchica (45 millions de DH), le ministère de l’Equipement, la DGSL, le Conseil régional de l’Oriental et l’Agence de l’Oriental.

En parallèle, il faudrait également procéder au doublement de la partie reliant Saïdia à Arekmane dans le cadre d’une vision inclusive pour renforcer l’attractivité du pôle touristique de l’Oriental et en faire une réelle locomotive de croissance socioéconomique.

Embellissement urbain et multiplication des ports de plaisance


Nador est également à l’heure d’une mise à niveau urbaine avec embellissement des places publiques. C’est le cas du réaménagement de l’ancien port Sidi Ali pour en faire une place d’animation qui jouxte le port de plaisance. Le projet, actuellement en chantier, consiste en des travaux d’aménagement urbain et travaux maritimes, aires de jeux et éclairage public pour 72 millions de DH. Il devrait être inauguré en janvier 2021 avec création d’une zone d’activité avec une marina pour 200 anneaux.

«L’objectif est de multiplier la création des parcs paysagers autour du mausolée de Sidi Ali et le long de la corniche», précise Saïd Zarroun, directeur général de l’Agence Marchica. Il assure au passage que Marchica n’est pas qu’une station balnéaire mais surtout une station touristique écologique.

Ce nouveau projet constitue en lui-même une partie de l’histoire du Rif. Il fut construit par les Espagnols lorsqu’ils ont commencé l’exploitation de la mine de Ouikssane avec ouverture de la première passe de la Marchica en 1909. La ville de Nador allait être créée ainsi de toutes pièces autour d’un damier comme à Melilla et les villes côtières espagnoles.

Les Espagnols ont ouvert le premier passage pour exploiter les minerais de la région alors que le Souverain l’a ouvert en 2009 pour la dépollution de la lagune et le renforcement de la navigabilité. Ce qui a facilité la construction de plusieurs ports de plaisance sous forme d’un grand port éclaté.

Sept petits ports de plaisance d’une centaine d’anneaux chacun seront réalisés pour permettre aux touristes de se balader en toute quiétude et assurer une animation continue à la lagune. Un appel au large qui a encouragé deux cents acquéreurs à réserver leurs anneaux à la marina d’Atalayoun.

La lagune compte actuellement trois ports de pêche, avec respect total des normes environnementales. Un quatrième port lacustre sera lancé début 2021 et sera réservé aux barques électriques ou à rampes pour les amateurs de la vie ornithologue. Quant à la plage Boukana, située sur la partie externe de la lagune (20 km), elle sera connectée à Nador par des moyens de transport nautique afin de conforter l’offre écologique.

Plages artificielles et nouvelle offre de restauration

L’attractivité ne concerne pas uniquement les touristes mais aussi les habitants de la ville de Nador et les riverains de la station Marchica. Trois plages artificielles ont été réalisées. La première au niveau de la corniche de Nador, la seconde à proximité de l’académie du golf et une troisième dédiée aux seuls clients du MLR. Une intimité indispensable pour assurer une parfaite tranquillité.

D’autres plages sont dans le sillage pour faire de ce projet touristique une locomotive de croissance économique et assurer une double offre de plages naturelles (Boukana, Bni Nsar et Kariat Arekmane) et une dizaine de plages artificielles pour renforcer l’offre sur une quarantaine de km. De plus, six nouvelles unités de restauration à thèmes seront ouvertes au cours de ce mois. Elles sont spécialisées dans différentes cuisines.

L’ensemble des travaux réalisés dans le cadre du premier septennat ont dépassé les 5 milliards de DH. 20 autres milliards de dirhams seront débloqués pour des tranches successives du programme du développement de la lagune de Marchica pour le deuxième septennat 2021/2028.







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